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Quelques titres pour les plus jeunes
Emile Desbeaux, écrivain touche à tout comme seul le dix-neuvième
siècle a su en produire, s’était fait une spécialité des écrits
de divertissement : romans d’aventure, comédies légères
ou parodiques, chroniques dans la presse « à un sou » où le
lecteur se régalait de blagues et de ragots (ancêtre de la presse
people ?). En 1879, Le jardin de Mademoiselle Jeanne (couronnée par l’Académie
française) inaugure une série d’ouvrages pour la jeunesse
; Les trois petits mousquetaires (1882) est un pastiche en forme d’hommage à ses
aînés et les cinq premiers chapitres sont d’ailleurs une imitation
du début du roman de Dumas : le jeune Marius de Champagnac, onze ans,
arrive de sa Gascogne natale pour étudier dans un pensionnat parisien.
La lettre de recommandation et l'argent de ses parents lui sont volés à sa
descente du train, sa tenue provinciale suscite des moqueries au lycée
et il se prend de querelle avec trois garçons qui deviendront ses meilleurs
amis... Puis le récit s’éloigne de son modèle pour
relater les aventures des quatre lycéens.
- D'où arrive-t-il donc, celui-là ? Il m'a presque gâté ma
tunique neuve. En voilà un maladroit !
Marius, qui allait s'excuser, sentit la colère lui monter au cerveau.
- J'arrive de mon pays, répondit-il vivement, et ce n'est pas pour vous
servir.
- Tiens ! Tiens ! reprit le collégien, je vois qu'il faudra vous donner
une leçon de politesse, mon petit monsieur.
- Et moi, mon grand monsieur, je vois qu'il me faudra secouer à ma façon
la poussière que j'ai mise sur un si bel habit. […]
- Si vous n'êtes pas un lâche, à la récréation
de quatre heures, dans la petite cour.
Notre Gascon n'avait aucune idée de ce que pouvaient être et la
petite cour, et la récréation de quatre heures ; cependant, il
répondit sans déconcerter :
- J'y serai !
Emile Desbeaux, Les trois petits mousquetaires, Pocket Junior
En 1952, dix ans avant son roman d'Artagnan amoureux, Roger Nimier publie
ce conte de Noël dans un supplément du magazine Elle : Frédéric
est amoureux de Shou, une petite voisine chinoise mais celle-ci repousse ses
avances avec cet argument imparable : « la France est plus petite
que la Chine ». Frédéric reçoit alors une aide inattendue,
celle de son héros préféré, d'Artagnan qui entraîne
le petit garçon en Chine, conquiert le pays à lui tout seul et
l'annexe à la France ; les soldats de l'armée chinoise crient "Mordiou
!" en signe de joie.
Une petite merveille de poésie et d'humour à redécouvrir
d’urgence.
Roger Nimier, Frédéric, d’Artagnan et la petite
chinoise,
in Les Indes Galandes, Rivages poche.
Afin d’approcher la reine Anne d’Autriche un poète devient
mousquetaire, une baronne huguenote de seize ans tombe amoureuse d’un
beau vicomte catholique, à la poursuite d’un duc fantôme
un écuyer se retrouve prisonnier d’un château maléfique,
un aide de camp s’évade des prisons de La Rochelle et déjoue
un complot contre Richelieu, grâce à une jeune fille noble un
comédien parvient à jouer devant le roi, dans un futur effrayant
Dun Niko pourchasse à travers les galaxies le traître qui a massacré sa
famille… Duels, amour, trahison, impétueux gascons, enfants trouvés
et jolies princesses, tous les ingrédients sont présents dans
ces nouvelles écrites par des auteurs jeunesse confirmés. Un
coup de cœur pour l’astucieux récit, Mousquetaire malgré lui,
dont le narrateur est une épée.
Mousquetaire malgré lui : six histoires de cape et d’épée, Éditions
Fleurus, coll. Z’azimut.
Patricia Chatel
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Fanfan-la-Tulipe
Depuis la chanson écrite par Emile Debraux sous la Restauration en
1819, le personnage de Fanfan-la-Tulipe a hanté tous les genres. Après
les adaptations théâtrales du XIXe siècle, Fanfan a connu
plusieurs adaptations cinématographiques en 1907, 1926, 1952 (la plus
célèbre, le film de Christian Jaque avec Gérard Philipe
et Gina Lollobrigida, dont le scénario fut écrit par René Wheeler
et… René Fallet !) et plus récemment la version de Gérard
Krawczyk avec Vincent Pérez.
Les romans ont été aussi nombreux depuis Fanfan-la-Tulipe,
premier cavalier du roi aux éditions Jules Tallandier en 1935 par Pierre Gilles
(alias Pierre-Gilles Veber scénariste de Clouzot notamment) ou Jean
Muray dans la collection pour la jeunesse Idéal-Bibliothèque
en 1958.
En bande dessinée, il y eut un magazine intitulé Fanfan-la-Tulipe en 1941-1942, et le personnage fut repris dans L’Intrépide de
1952 à 1956 puis dans Pif pour six aventures de 1971 à 1975,
aujourd’hui rééditées en album par MGP.
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